Le Puy-en-Velay - Santiago de Compostela 2009

Redécouvrir ˝ma˝ terre en acceptant de voyager à l’échelle de l’animal, au rythme de mes pas, est l’une des principales raisons qui motivent ce périple.
Pourquoi ˝ma˝ terre?
Parce que je suis né au Puy-en-Velay et que j’ai vécu les années de ma petite enfance en Lozère. Ensuite, c’est entre Bigorre et Béarn que j’ai passé mon adolescence et ma vie professionnelle, sillonnant les pays de Garonne, d’Adour et des Pyrénées pour y photographier gens et paysages. Enfin, depuis que je vis en Aragon et que je m’exprime en castillan, Santiago Matamoros est devenu mon saint patron.

Ces deux mois de pérégrinations (retour sur les territoires de ma vie) devraient marquer une fin de cycle.
En m’offrant du temps (seul véritable luxe dans notre monde de consommation), j’espère me rapprocher d’une éthique qui m’est chère: être plutôt qu’avoir.

CONSEILS DE LECTURE.

La lecture d’un blog commence toujours par l’article le plus récent donc, ici, par mon arrivée à Santiago de Compostela. Si vous souhaitez lire l’ensemble de mes chroniques en respectant la chronologie de mon périple, descendez en bas de page et cliquez sur le lien « articles précédents ». Renouvelez l’opération jusqu’au début de l’aventure et au premier texte daté du 7 avril 2009.

Arzùa – Santiago de Compostela

Dernière étape et première journée, en Galice, débutée sous un ciel sans nuage. En compagnie de Pierre (Poitiers) et du couple Hélène-Pierre (Royan), je vais enchaîner une longue succession de vallonnements qui doit me conduire jusque sur la place de l’Obradoiro. Dix heures de papotage et d’évocation de souvenirs communs, dix heures passées à échanger sur les motivations qui nous ont amenés sur le Chemin.
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Les bosquets d’eucalyptus font l’unanimité et nous les traversons en respirant à plein poumons. Après avoir dépassé l’aéroport et le Monte do Gozo, j’entre enfin dans Santiago. Il fait chaud et je ralentis mon pas pour mieux profiter de ces derniers instants. Il est 16h30 quand je descends les quelques marches sous la porte des pèlerins et entre sur la place. Je suis arrivé…
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Pour les non-initiés, juste quelques mots sur la créanciale et la crédencial. Ces deux documents, accordéons de papier qui reçoivent les tampons (sellos) à l’arrivée de chaque étape, sont des accréditations délivrées par l’Eglise pour la première et par des associations laïques pour la seconde. Ce sont donc des carnets de route qui attestent de votre progression dans votre pèlerinage et assurent les hospitaliers de votre statut. Sans doute pour éviter que des VRP utilisent les auberges pour leurs soirées étapes et économisent sur leurs notes de frais. J’admets n’avoir jamais bien compris d’être contrôlé sur ce parcours que j’ai choisi, seul, de m’imposer et pour lequel j’estime n’avoir de comptes à rendre qu’à moi-même. À part le fait que la ribambelle de tampons de couleur imprimés sur le document constitue un joli souvenir du plus bel effet graphique c’est, à mon sens, en limite de l’esprit du Chemin. Même chose pour la Compostelle, qui officialise l’accomplissement du pèlerinage. Comme je me suis lancé ce défi, seul, pour des motivations qui me sont propres, je n’ai pas besoin d’un diplôme, d’un certificat de quelque autorité que ce soit pour valider un acte que personne ne m’a ordonné et que j’ai accompli pour ma seule satisfaction. Donc, je n’irai pas chercher ma Compostelle…

Merci à Eric de Genève, à A. Thirion et Josiane (tous deux Belges), à Cathy et Régis, à Raymond pour leurs messages de soutien reçus, ce dernier jour, sur le Chemin.

Détail technique : Mes chaussures Lowa, parfaitement hermétiques pendant 1600 km, ont rendu l’âme hier en s’ouvrant comme un sandwich trop sec. Comme Pierre (celui d’Hélène) a connu la même mésaventure du côté de Logroño (départ du Puy), à bon entendeur salut…

Et merci à tous ceux qui m’ont suivi dans cette aventure (5500 visites à ce jour dont 175 samedi, 1886 visiteurs provenant de 45 pays et territoires), c’était impressionnant de vous savoir tous derrière et moi devant. Bises.

Ya estoy !…
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“Allô la planète“ – France Inter.

Palas de Rei – Arzùa

Pas de brume ce matin, le ciel est couvert, tout simplement.
Le parcours est toujours aussi agréable, sentiers en sous-bois et traversée de villages celtes. Petites chapelles de granit, calvaires et buissons d’hortensias, rien ne manque à l’appel. On se croirait en Côtes d’Armor. Deux passages de gué sur de grosses dalles ajoutent un petit plus original.
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Et, régulièrement, des bosquets d’eucalyptus emplissent l’espace de leur parfum si caractéristique.
Les dix derniers kilomètres sont moins bucoliques. Le relief se plisse et nous offre trois descentes casse-rotules en alternance avec trois ascensions casse-pattes. Le soleil ayant fait son apparition vers 11h00, ces dernières difficultés effectuées sous la chaleur m’ont éreinté.
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La dernière étape de cette aventure de 10 semaines ne sera pas facile (37 km), mais c’est la dernière et il n’est pas de pèlerinage sans un peu de souffrance. Avant d’atteindre Compostelle, je passerai par Lavacolla où, traditionnellement, les pèlerins se lavaient de la tête aux pieds afin de se présenter, propres, devant Santiago. Et pour bien insister sur le fait qu’il n’y avait que des hommes sur le Chemin, ce lieu-dit s’est naturellement appelé Lavacolla. À l’époque, les seules pèlerines qu’enfilaient les pèlerins étaient de lourdes capes qui les protégeaient de la pluie et du froid. Je pense que je me contenterai d’y mouiller mon chapeau.

Me voilà, maintenant, plus près de mes souvenirs que de la découverte (sic).
Comme la journée sera longue (6h30 – 17h00) et chaude, n’hésitez pas à m’appeler où à m’envoyer des messages d’encouragement, je risque d’en avoir besoin (00 34 687 80 95 34).

Et n’oubliez pas, ce soir, à partir de 23h15, “Allô la planète“ / France Inter.

Samedi 20 Juin 2009, soixante deuxième et dernière étape.
Arzùa – Santiago de Compostela
37 km, 9h15 de marche.

Portomarìn – Palas de Rei

Il n’est pas 7h00 quand je quitte la place de Portomarìn, citée noyée et (en partie) sauvée des eaux.
Depuis son origine (Xème siècle), le village était construit sur les deux rives du Minho, fleuve qui, plus au Sud, arrose les vignes d’albariño des Rias Baixas. Destinés à être volontairement engloutis sous les eaux d’une retenue artificielle en 1962, trois des principaux monuments de la ville (l’église forteresse romane du XIIIème siècle, la Casa dos Condes du XVIème et le Palacio de Berbetoros du XVIIème) ont été démontés puis reconstruits sur la rive droite.
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(Photographies Martine Blandin)
Comme tous les matins, depuis que je suis en Galice, le brouillard est au rendez-vous. Photographiquement parlant, le parcours est moins spectaculaire que les deux jours précédents. Après avoir dépassé l’“horreo“ de Toxibò, je joue à cache-cache, sur des kilomètres, avec la C535, ce qui m’impose de longues portions d’asphalte.
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De nombreux hameaux se succèdent, des haltes, des bars qui permettent aux marcheurs de s’échapper du troupeau. Et vers 11h00, comme tous les jours, le soleil fait enfin son apparition.
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Les premiers eucalyptus se signalent par leur parfum, la chaleur monte pendant que le Chemin descend vers Palas de Rei. La dernière borne de l’étape indique Santiago à 65 km. Plus que deux jours avant d’atteindre la Plaza del Obradoiro.

Vendredi 19 Juin 2009, soixante et unième étape.
Palas de Rei – Arzùa
29,5 km, 6h30 de marche.

Sarria – Portomarìn

Toujours plus beau.
Aujourd’hui, sur 22,6 km, je me suis régalé.
Brume celte pour débuter et soleil ibérique pour finir.
Des chemins creux odorants, des bois de chênes centenaires, des ruisseaux d’eau limpide qui débordent sur les sentiers, du vert tendre, du vert foncé, des champs fleuris, des horreos (greniers à maïs traditionnels) dans chaque cour de ferme, des Galiciens au sourire accueillant, une balade exceptionnelle.
Et comme rien n’est plus parlant qu’une bonne photo, je vous en livre une guirlande.
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Il ne me reste que trois jours avant d’atteindre Santiago mais je crois pouvoir conseiller, à tous ceux qui veulent découvrir le Chemin sans trop d’efforts, de démarrer de Leòn. D’une part, vous évitez l’ennuyeuse Meseta, vous ne couvrez que 315 km en 12 étapes (toutes dignes d’intérêt) et vous vivez (en prime) l’émotion de l’arrivée à Compostelle.

Le dicton du jour (soufflé, dans l’effort, par un marcheur castillan) :
“Commence ton Chemin en marchant comme un vieux et tu le finiras comme un jeune“…
Humilité et respect, donc, j’ai pu le vérifier tous les jours.

Ma dernière intervention sur les ondes de France Inter est programmée pour ce vendredi 19 juin à 23h15 (Allô la planète).
Les liens internet sont pour mes amis Québécois qui pourront, ainsi, se connecter (en direct ou en différé) et m’entendre depuis leur lointain territoire.

Jeudi 18 Juin 2009, soixantième étape.
Portomarìn – Pala de Rei
25,1 km, 6h30 de marche.

Triacastela – Sarria

Entre les deux villes étapes, deux possibilités, un parcours qui va au plus court et une alternative qui permet de visiter le monastère de Samos (+7km). Ayant eu l’opportunité, hier, d’approcher en auto ce repaire bénédictin, ayant pu juger de son intérêt relatif, je choisis de suivre le Chemin historique conseillé par Laborde-Balen.
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Direction Balsa. Après 2,5 kilomètres, je quitte l’asphalte pour une route pavée qui devient un chemin creux, superbe et sombre, sous des châtaigniers. L’ascension est régulière, je dépasse le hameau de San Xil. L’eau est abondante et les fermes nombreuses.
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Ma route longe une ligne de crête. Vers le Sud, le large panorama me fait penser aux Baronnies bigourdanes. Toutes les nuances de vert sont présentes dans le paysage. Je franchis le Alto de Riocabo (905m). Je descends, la brume monte.
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Je me glisse sous les frondaisons d’une forêt de chênes. La lumière, magique, m’inspire et je multiplie les prises de vue. Je dois m’arrêter pour changer le film de mon Leica.
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Je repars, les sous-bois sont lumineux et obscurs à la fois, un casse-tête pour un photographe et plus encore pour son tireur. Jean-Yves (Bregand), ta partie ne va pas être facile.

J’atteins la borne 112 après une balade exceptionnelle, une journée comme on les rêve quand on décide de se lancer dans pareille aventure, sans aucun doute, l’une des 5 plus belles étapes depuis mon départ du Puy en Velay.

Mercredi 17 Juin 2009, cinquante neuvième étape.
Sarria – Portomarìn
22,6km, 5h45 de marche.

O Cebreiro – Triacastela

L’influence Atlantique est perceptible dès les premières lueurs du jour, O Cebreiro est emmailloté dans un épais brouillard.
Je pourrais être en Bretagne, en Irlande ou en Ecosse, je suis en Galice.
Partant d’un point haut (1300m), je vais devoir descendre toute la matinée pour rejoindre le village étape (665m), au fond de la vallée de l’Ouribio.
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Premier pèlerin rencontré sur le Chemin, celui qui, statufié, marque le col de San Roque. Un court arrêt pour fixer son effort dans la tourmente et je reprends ma descente et traverse, dans une brume cotonneuse, les hameaux de Hospital de Condesa, Padornelo, Fonfria, Biduedo et Filloval. Pour tout vous dire, je n’ai pratiquement rien vu du paysage alentour (la visibilité maximale étant réduite à 50 mètres) mais ces ambiances étaient particulièrement photogéniques.
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Vers 16h00, le soleil daigne enfin se montrer et réchauffer l’atmosphère. Je profite de l’après-midi pour visiter le monastère bénédictin de San Julian de Samos.
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Cet édifice, dont la fondation remonte au VIème siècle, vaut surtout le détour pour ses dimensions imposantes.

Mardi 16 Juin 2009, cinquante huitième étape.
Triacastela – Sarria
18,5km, 4h45 de marche.

Villafranca del Bierzo – O Cebreiro

Je ne croyais pas si bien dire, hier, en comparant l’ascension vers O Cebreiro à la montée vers l’Alpe d’Huez de la grande boucle. C’est tout pareil. Une longue approche, ennuyeuse, pendant laquelle les marcheurs longent la RN6 et jouent à cache-cache avec l’autoroute A6. Puis, comme à partir de Bourg l’Oisan dans le Tour, la route s’élève d’un coup passé Las Herrerìas. En gros, 20 kilomètres de faux plat en remontant le cours du rio Valcarce et 8 de grimpette sérieuse.
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Plus de 5 heures à manger du goudron et à croiser des viaducs autoroutiers avant de profiter de la fraîcheur d’un sous-bois. La montée, raide, emprunte un vieux chemin dallé.
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Plus haut, c’est un sentier, étroit, bordé de murets de pierres sèches, qui serpente dans une lande parsemée de massifs de genêts. Passé La Faba, une borne marque l’entrée en Galice et quelques centaines de mètres plus loin j’entre dans O Cebreiro, mirador planté sur le col.
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Le village a des allures d’écomusée avec ses nombreuses “pallozas“ caractéristiques de l’ancien habitat de Galice. Le toit de ses huttes, hérité de la préhistoire, est fait de paille de seigle et couvre amplement des murs de pierres plates.
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L’église Santa Marìa la Real est du XIéme siècle, tout comme les impressionnants fonts baptismaux qui permettaient le baptême par immersion.
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Ici encore, c’est le regain d’intérêt pour le Chemin qui a sauvé le village de l’abandon. C’est devenu l’une des haltes préférées des pèlerins.

Lundi 15 Juin 2009, cinquante septième étape.
O Cebreiro – Triacastela
21,1km, 5h20 de marche.

Ponferrada – Villafranca del Bierzo

Coincée entre les monts de Leòn et ceux du Cebreiro, la vallée du Bierzo est une découverte pour moi. Tout un ensemble de villages disperse l’habitat comme rarement en Espagne. Le Chemin emprunte des petites routes goudronnées entre les faubourgs de Ponferrada et la petite ville de Cacabelos. Progressivement, les bâtiments industriels abandonnent le terrain aux parcelles de maraîchers.
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Après 21 kilomètres d’asphalte, je prends à droite une piste de terre rouge qui serpente entre les rangs de vignes et les cerisiers. Puis c’est l’omniprésence de la viticulture, le Bierzo ayant obtenu, pour ses vins, une dénomination d’origine contrôlée. Et toujours les deux mêmes lignes à haute tension qui nous accompagnent.
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Première photo avec l’appareil de secours arrivé de France (merci Serge).
Le week-end est là, cela se sent car les randonneurs sont de sortie. Il est d’ailleurs facile de noter des différences d’allure entre les marcheurs. Le pas est rapide et sportif pour ceux qui ne marchent qu’une journée, plus mesuré pour tous ceux qui savent que, demain, les attend le juge de paix du “Camino Frances“, l’ascension vers O Cebreiro. Pour tous les pèlerins, c’est un peu la montée vers l’Alpe d’Huez du Tour de France. Quoiqu’il ne faille pas exagérer puisque le dénivelé total n’est que de 800 mètres avec un raidillon de 4 kilomètres à 10%.

Dimanche 14 Juin 2009, cinquante sixième étape.
Villafranca del Bierzo – O Cebreiro
27,1km, 7h30 de marche.

Foncebadòn – Ponferrada

Foncebadòn, c’est quelques ruines aménagées en gîtes au sommet d’une montagne, c’est un bled coincé entre deux lignes à haute-tension. Pourtant, je retiens une adresse pour les futurs passants, le Mesòn Médiéval où j’ai très bien dîné (quantité et qualité) à un prix raisonnable.

Quand le soleil se lève en altitude, la pureté de l’atmosphère rend toujours l’instant spectaculaire. Pas un nuage, l’horizon à l’Est se charge de toutes les couleurs de l’aube, apparaît “Lorenzo“ (Ra en Aragòn), il est temps d’embrayer pour attaquer la côte qui doit m’élever jusqu’à 1490m. Une idée m’est venue pendant la nuit, puisque mon petit compact numérique ne veut rien entendre, je peux essayer de trouver un marcheur équipé d’un appareil qui accepte la même carte mémoire et lui demander de me laisser faire, au moins, une photo symbolique de la journée. Je suis l’un des premiers à atteindre le col et je commence ma quête. Au bout d’une demi-heure, une jeune Asturienne me prête son petit Fuji, j’y introduis ma carte, et elle me propose de me photographier prés de la “Cruz de Ferro“. Je ne suis plus bredouille. J’ai une image pour illustrer le récit de la journée.
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Je reprends ma route, magnifique. Pendant quelques kilomètres, je chemine sur une crête couverte de bruyères. À gauche, mon regard plonge dans une vallée abrupte avec, en face, sur l’autre versant, un tapis de genêts aux abords d’un hameau et un rang d’éoliennes planté tout en haut. Cela me change de la Meseta, morne plaine. Quel dommage de ne pas pouvoir vous faire profiter de ce panorama. Je sors, machinalement, le récalcitrant de sa poche et voilà qu’il fonctionne à nouveau. J’en profite et, avant qu’il ne change d’avis, je fais près d’un kilomètre en immortalisant tout ce qui bouge.
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Puis, comme je suis au sommet et que j’aperçois Ponferrada dans la plaine au loin, il va bien me falloir descendre. Et ça commence plutôt sec. En appui permanent sur mes bâtons, j’essaie d’atténuer l’impact des 13 kilos de mon sac à dos sur mes genoux de vieux. Je ne cours pas, des jeunettes me doublent en souriant (rira bien…), et j’atteins sans dégâts apparents El Acebo. Les tuiles ont laissé place à de l’ardoise, l’architecture est totalement différente, je sens que les Asturies et la Galice Celtes ne sont plus bien loin. Sur la place, un “gaitero“ joue de son instrument (cornemuse) et c’est, du coup, encore plus évident.
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La pente reprend et je dévale, tant bien que mal, les 500 mètres de dénivelé pour finir sur les berges du rio Meruelo, au pied du pont médiéval de Molinaseca. Des dizaines de pèlerins se détendent, les pieds dans l’eau, je choisis de pousser jusqu’à Ponferrada, 7 kilomètres plus loin. Il est 13h30, il fait plus de 30° à l’ombre, je n’ai plus qu’à penser à autre chose et à attendre que ça passe.
Deux mois sur le Chemin et 1400km effectués, je finis par savoir gérer ce type d’effort.

Samedi 13 Juin 2009, cinquante cinquième étape.
Ponferrada – Villafranca del Bierzo
24,7km, 6h00 de marche.