Langogne – Chaudeyrac

Chemin de Stevenson 2011

À l’ouverture des volets et à l’écoute de la météo, Pierre prend une décision désagréable pour moi, il abandonne et rentre chez lui. Douleurs aux pieds et mauvais temps ont eu raison de sa détermination.
Me voilà donc seul, dans le petit matin langognais, à la recherche de la maison natale de mon frangin adoré. Déception, aucune plaque commémorative ne célèbre l’avènement sur aucune façade de la rue principale. Désolé Jojo, Langogne se montre bien peu reconnaissant à l’égard de ses plus glorieux enfants…

Le chemin débute par une côte goudronnée puis, rapidement, je m’engage sur une large piste forestière entre des enclos à bovins. Un peu plus loin, deux chevaux blancs viennent me saluer.

Après une première bosse, j’entre dans un sous-bois de hêtres aux couleurs vives.

De retour sur l’asphalte, une longue rampe me conduit à Saint-Flour-de-Mercoire, tout petit hameau où je suis accueilli par des applaudissements. Comme je me montre surpris, un homme en salopette rouge me félicite d’avoir eu le courage d’affronter le mauvais temps et m’invite à partager un café. Je le suis à l’intérieur du bâtiment qu’il est en train de remettre en ordre et découvre un petit théâtre parfaitement équipé. Spots d’éclairage, sono, gradins confortables, foyer où peuvent se prolonger les débats d’après spectacle autour d’un verre, tout y est très professionnel. Le théâtre s’appelle l’Arentelle, l’homme en salopette rouge (Bruno Hallauer) est l’âme de cette petite compagnie “l’hermine de rien“ qui multiplie les stages et spectacles loin des grandes métropoles culturelles. Encore une belle initiative à découvrir sur: http://hermine.de.rien.free.fr

Je repars sous une pluie fine (pas désagréable), les bourrasques de vent d’hier ne sont plus que des souvenirs et il ne fait pas froid. J’avance sans aucune douleur, sans forcer mon rythme naturel.

Retour dans un bois enchanteur de hêtres et de pins sylvestre, Merlin et sa forêt de Brocéliande ne sont pas loin. C’est magnifique.
Pour faire étape, je suis obligé de sortir du chemin, il est 13h30 quand j’atteins l’hôtel de France à Chaudeyrac.

Petit coup de gueule à l’attention des hôtes du chemin qui, dans le guide du GR70 comme dans les dépliants distribués par les offices du tourisme, annoncent être ouverts jusqu’à la mi-novembre et sont fermés dès la mi-octobre, c’est scandaleux et très peu professionnel. L’association des amis du Chemin de Stevenson a beau prévenir qu’en cette saison certains gîtes et chambres d’hôtes sont déjà fermés, il est difficilement compréhensible qu’elle n’intervienne pas pour que des sections de plus de trente kilomètres ne restent pas sans possibilité d’hébergement. On en regretterait presque l’auberge rouge !…

Et mes images le démontrent, même par temps couvert, cette nature est étonnante à parcourir en automne (entre mi-octobre et mi-novembre), qui plus est en période de congés scolaires. Le photographe que je suis a choisi cette saison pour se régaler de ces millions de teintes et il est dommage que les professionnels du chemin, rassasiés après une saison lucrative, ne portent pas plus d’intérêt à notre communauté de contemplatifs.

Cinquième étape, Samedi 29 octobre, Chaudeyrac – La Trappe de Notre-Dame-des-Neiges, 21km


5 Réponses pour “Langogne – Chaudeyrac”

Écrire