Dernière étape et première journée, en Galice, débutée sous un ciel sans nuage. En compagnie de Pierre (Poitiers) et du couple Hélène-Pierre (Royan), je vais enchaîner une longue succession de vallonnements qui doit me conduire jusque sur la place de l’Obradoiro. Dix heures de papotage et d’évocation de souvenirs communs, dix heures passées à échanger sur les motivations qui nous ont amenés sur le Chemin.
Les bosquets d’eucalyptus font l’unanimité et nous les traversons en respirant à plein poumons. Après avoir dépassé l’aéroport et le Monte do Gozo, j’entre enfin dans Santiago. Il fait chaud et je ralentis mon pas pour mieux profiter de ces derniers instants. Il est 16h30 quand je descends les quelques marches sous la porte des pèlerins et entre sur la place. Je suis arrivé…
Pour les non-initiés, juste quelques mots sur la créanciale et la crédencial. Ces deux documents, accordéons de papier qui reçoivent les tampons (sellos) à l’arrivée de chaque étape, sont des accréditations délivrées par l’Eglise pour la première et par des associations laïques pour la seconde. Ce sont donc des carnets de route qui attestent de votre progression dans votre pèlerinage et assurent les hospitaliers de votre statut. Sans doute pour éviter que des VRP utilisent les auberges pour leurs soirées étapes et économisent sur leurs notes de frais. J’admets n’avoir jamais bien compris d’être contrôlé sur ce parcours que j’ai choisi, seul, de m’imposer et pour lequel j’estime n’avoir de comptes à rendre qu’à moi-même. À part le fait que la ribambelle de tampons de couleur imprimés sur le document constitue un joli souvenir du plus bel effet graphique c’est, à mon sens, en limite de l’esprit du Chemin. Même chose pour la Compostelle, qui officialise l’accomplissement du pèlerinage. Comme je me suis lancé ce défi, seul, pour des motivations qui me sont propres, je n’ai pas besoin d’un diplôme, d’un certificat de quelque autorité que ce soit pour valider un acte que personne ne m’a ordonné et que j’ai accompli pour ma seule satisfaction. Donc, je n’irai pas chercher ma Compostelle…
Merci à Eric de Genève, à A. Thirion et Josiane (tous deux Belges), à Cathy et Régis, à Raymond pour leurs messages de soutien reçus, ce dernier jour, sur le Chemin.
Détail technique : Mes chaussures Lowa, parfaitement hermétiques pendant 1600 km, ont rendu l’âme hier en s’ouvrant comme un sandwich trop sec. Comme Pierre (celui d’Hélène) a connu la même mésaventure du côté de Logroño (départ du Puy), à bon entendeur salut…
Et merci à tous ceux qui m’ont suivi dans cette aventure (5500 visites à ce jour dont 175 samedi, 1886 visiteurs provenant de 45 pays et territoires), c’était impressionnant de vous savoir tous derrière et moi devant. Bises.
Ya estoy !…
“Allô la planète“ – France Inter.