Chemin de Stevenson 2011

Après une première expérience de voyage à pied (Le Puy - Compostela 2009), je repars avec enthousiasme sur les pas de l'Ecossais Robert Louis Stevenson. Parti le 22 septembre 1878 du Monastier sur Gazeille en Haute-Loire, le fameux romancier arriva le 3 octobre à Saint-Jean-du-Gard.
Douze jours de marche en compagnie de Modestine, une ânesse, chargée de ses bagages.
La relation de ce périple est à découvrir dans "Journal de route en Cévennes".

Pour ma part, je compte couvrir les 254 kilomètres de la liaison Le Puy-en-Velay - Alés en une dizaine de jours, du 25 octobre au 3 novembre 2011. Pour vous informer de mon aventure, j'essaierai de poster, quotidiennement, des images et des textes.

Le blog Le Puy - Compostela a enregistré 14522 visites de 8835 visiteurs situés dans 84 pays, j'espère que vous serez tout aussi nombreux à trouver de l'intérêt à ce nouveau carnet de route.

Le Bouchet-Saint-Nicolas – Langogne

Alors que nous nous sommes endormis sous un ciel étoilé, vers 1h30, Pierre est réveillé par l’impact du vent en rafales sur les volets. Mauvais signe. Il est 7h15 quand le réveil sonne, dehors le ciel est bas et gris et le vent s’exprime en bourrasques.
Qu’importe, après un petit-déjeuner correct, on se met en marche crânement. Contre le vent nous progressons difficilement. C’est dommage parce que l’environnement sauvage serait plutôt photogénique si nous ne devions, en permanence, récupérer notre équilibre, ballottés par la tempête.

Achat du ravitaillement à Landos et “on the road again“ pour atteindre Jagonas. Dans la traversée d’Arquejol, nous rencontrons le créateur du site http://www.labestia.fr/ qui organise des randonnées théâtrales sur le thème de la bête du Gévaudan. En plus d’un parcours de 300km qui emprunte les pistes de la Margeride, de l’Aubrac et du Gévaudan, il propose, à l’étape, des veillées de lecture de contes et légendes.

Plus loin, nous doublons un vallon enjambé par le viaduc ferroviaire d’Arquejol. Après un pique-nique rapidement expédié à l’abri d’un petit bois de pins, nous reprenons notre expédition, fouettés par une succession d’averses. À Pradelles, nous nous réchauffons en avalant café et infusion. Puis c’est l’arrivée, vers 16h30, à Langogne, ville natale de mon petit frère Jojo (plus connu sous le pseudo de “Louis Jouvet Orleixois“).

Demain et après-demain s’annoncent pluvieux, ce ne sera pas facile, mais c’est aussi ce qui fait tout le sel de ces voyages à pied.

Quatrième étape, vendredi 28 octobre, Langogne – Chaudeyrac, 16km

Le Monastier-sur-Gazeille – Le Bouchet-Saint-Nicolas

Il est 8h30 quand nous quittons l’hôtel après un bon petit-déjeuner. Le ciel est clair, sans un nuage, ce qui implique une température qui avoisine les 0 degrés. Pour franchir la Gazeille, nous débutons par un dénivelé négatif de 120m. Mes genoux (fragiles) risquant de ne pas apprécier, je fais bien attention (pour les soulager) de prendre appuis sur ma paire de bâtons. Les champs alentour sont couverts d’une belle gelée blanche et le froid pince le bout des doigts.


Une fois descendu dans le fond du val, il faut remonter en face. Un bel effort dans une pente raide et ensoleillée nous amène sur un plateau entre les hameaux de Cluzel et de Courmarcès (142m d’ascension).

Après 7km, arrivée à St Martin de Fugères (altitude 1057m) puis descente sur La Loire par la Traille des muletiers qui offre un étonnant point de vue sur la vallée. Pierre en profite pour me tirer le portrait.

Une fois franchi le fleuve au Goudet (altitude 855m), nous entamons une ascension de folie, 200m de dénivelé dans des rampes abruptes et caillouteuses. Un vrai plaisir en apéritif.

Mais, arrivé à Montagnac, toujours rien à se mettre sous la dent (aucun commerce ni troquet). Nous décidons d’avaler le reste de nos provisions, un bout de fromage, une demi banane chacun et quelques biscuits. Le tout arrosé d’eau fraîche.

Ce n’est qu’à Ussel, un peu plus loin sur un plateau qui rappelle la Suisse, que nous pourrons faire une halte dans un café restaurant. Un demi pression plus tard, nous voilà repartis.

Les 8 derniers kilomètres sont couverts sans trop de difficulté et c’est à 16h30 que nous rejoignons le gîte municipal du Bouchet-Saint-Nicolas. Ouvert récemment, il est parfaitement équipé de petits dortoirs (6 ou 7 lits). Une charmante hôtesse nous a proposé de nous préparer le repas du soir ainsi que le petit-déjeuner demain matin. Que demander de plus après une étape aussi sportive?…
Une bonne nuit de sommeil.

Troisième étape, jeudi 27 octobre, Le Bouchet-Saint-Nicolas – Langogne, 26km

Le Puy-en-Velay – Le Monastier-sur-Gazeille

Nous le savions depuis quelques jours, cette première journée devait être la plus arrosée de la semaine et dés les premières rampes asphaltées, avant même d’avoir quitté l’agglomération, quelques gouttes bénissent notre aventure. Voyage pluvieux, voyage heureux. Première portion en sous-bois (magnifique) sur un chemin pavé de pierres de lave. Même sans soleil, les couleurs de l’automne sont lumineuses, nous allons nous régaler…

Arrivés au sommet de la côte, sur un plateau cultivé, les quelques gouttes deviennent ondée et nous décidons de protéger les sacs. Puis, sous l’averse, les ponchos font leur première apparition.

C’est dans cette confusion que nous avons dû rater une balise et que nous sommes sortis du chemin officiel pour nous retrouver engagés dans une superbe descente colorée.

En lisière du bosquet, face à une vallée ouverte, nous avons reconnu Coubon, son pont sur la Loire et son château perché. Quelques centaines de mètres parcourus sur une voie verte, ancienne voie de chemin de fer recyclée, et nous nous autorisons une première halte sous la tonnelle d’un charmant café. Achat de pain, de charcuteries, et nous voilà repartis dans une côte au pourcentage sévère. Bonne option de l’avaler le ventre vide. Au sommet, près du hameau d’Archinaud, les casse-croûte sont appréciés. Nous repartons pour couvrir les derniers kilomètres alors que pointent enfin quelques rayons de soleil.

Puis, une piste forestière nous conduit jusqu’au hameau de l’Herm avant que nous apercevions les premières maisons du Monastier-sur-Gazeille. Arrivée à l’hôtel de Provence vers 15h30, après 7 heures de balade (pauses comprises), nous avons joué la prudence en refusant de tirer sur les bêtes.

Deuxième étape, mercredi 26 octobre, Le Monastier-sur-Gazeille – Le Bouchet-Saint-Nicolas, 22km

Tarbes – Le Puy-en-Velay

Journée consumée dans un voyage long et laborieux.
Départ de Tarbes à 10h44, arrivée à Toulouse à 12h00, normal.

Départ de Toulouse à 12h40, arrivée à Aurillac à 16h00 et c’est à partir d’Aurillac que cela s’est sérieusement gâté. Les 170 derniers kilomètres ont été couverts en 5h45 minutes.
Oui, vous ne rêvez pas, à l’heure de la grande vitesse, on peut encore se voir offrir par la Sncf des parcours à la vitesse moyenne de 29,56 km/h.
Donc, à part nos services publics qui se cassent la gueule, tout va bien, Pierre (ami de 50 ans) est fidèle au rendez-vous et nous partons, comme prévu, demain mardi à l’aube.

Première étape, mardi 25 octobre, Le Puy-en-Velay – Le Monastier-sur-Gazeille, 19km