Étape 1, Sevilla – Guillena, 20 km Dimanche de Pâques, 5 avril 2015

Il aurait été de bon ton de partir du pied de la Giralda, tour-clocher de la cathédrale de Sevilla. Mais comme je vais couvrir les deux premières étapes en compagnie de Serge, un ami qui réside dans le quartier de Miraflores, nous démarrons de chez lui, à 7 heures pétantes… Après être passés devant la basilique de la Macarena, nous enjambons le premier bras du Guadalquivir (pont de la Barqueta) et traversons le site de l’expo universelle de 1992. Puis nous quittons l’île de la Cartuja en empruntant la piste cyclable d’un pont autoroutier qui franchit le deuxième bras du fleuve. À l’est, le soleil apparaît dans une brume légère. Nous sommes enfin sur une piste de terre, au milieu de huertas, avec en point de mire le monasterio de San Isidro del Campo.
Il est 9 heures quand nous faisons une première halte dans un bar de Santiponce, puis nous repartons en longeant les ruines d’Italica, cité romaine. Après quelques centaines de mètres d’asphalte, nous passons sous un pont autoroutier et retrouvons, sur la gauche, une piste de terre large et rectiligne.

Au bout de 7 à 8 kilomètres de ligne droite, monotones, sans arbre, bordés de champs de céréales vert tendre, nous atteignons Guillena.

Étape courte, parfaite pour se mettre en jambes.

Conseil de lecture

La lecture d’un blog commence toujours par l’article le plus récent donc, ici, par mon arrivée à Saint-Jean-du-Gard. Si vous souhaitez lire l’ensemble de mes chroniques en respectant la chronologie de mon périple, descendez en bas de page et cliquez sur le lien « articles précédents ». Renouvelez l’opération jusqu’au début de l’aventure et au premier texte daté du 25 octobre 2011.

Coups de cœur – coups de gueule

D’abord, un vrai coup de cœur pour ces couleurs automnales que j’espérais et que j’ai trouvé, plus particulièrement dans la dernière partie du chemin. Mais peut-être que l’exubérance chromatique des sous-bois de Cassagnas était simplement due à une plus grande avancée dans la saison.
Coup de cœur pour tous ceux qui, comme Adrien Pouchalsac (La bestia) et Bruno Hallauer (L’hermine de rien / Arentelle) bataillent pour faire vivre en région des structures culturelles originales.
Un coup de cœur pour l’initiative intercommunale qui a permis d’ouvrir un superbe gîte au Bouchet – Saint-Nicolas.
Coup de cœur pour les deux seules chambres d’hôtes (encore ouvertes début novembre) qui m’ont magnifiquement reçu. Le Mimentois, dont l’accueil et le confort sont parfaits, la ferme des Passadoires où j’ai apprécié la convivialité et la cuisine généreuse de Cécile.
Passage de l’Hérault en crue à Agde.
Trois coups de gueule pour trois hôteliers qui ont oublié l’essence de leur métier, l’accueil. Hautains, caractériels, peu conviviaux, manquant de générosité, il s’agit des responsables de l’hôtel Gaillard (Langogne), de l’hôtel de France (Chaudeyrac) et du Recantou (Saint-Germain-de-Calberte).
De nombreux touristes étrangers viendront, prochainement, visiter notre pays pour en découvrir le patrimoine immatériel, c’est-à-dire notre qualité de vie (d’accueil), et notre gastronomie. J’imagine l’ampleur de leur déception s’ils ne rencontrent que des professionnels aussi peu adaptés à leur mission.

Les Passadoires – Saint-Jean-du-Gard

Pour ne pas avoir lu les textes de Stevenson, ni le topoguide jusqu’au bout, je ne savais pas que le voyage du couple Modestine Robert-Louis s’était achevé à Saint-Jean-du-Gard et non à Alès (c’est vous dire avec quel sérieux je prépare mes expéditions)… Donc, ce jeudi matin, contre l’avis de Cécile, notre gentille hôtesse des Passadoires (http://la-ferme-des-passadoires.com/) qui s’inquiète à l’écoute des différents bulletins météo (vigilance orange), 3 “dingos“ se lancent dans la tempête.

Christophe, le géant bernois souhaite suivre le GR70 qui passe par le Col de Saint Pierre. Plus prudent, pour avoir lu que la descente du port est dangereuse par temps de pluie, j’opte pour effectuer les 13 derniers kilomètres de mon chemin sur le goudron de la D983. Serge, à Saint-Etienne-Vallée-Française tentera de retourner en stop récupérer son véhicule laissé à Cassagnas, l’avant-veille. Nous nous séparons, il est 9h30.

La pluie redouble, accompagnée de violentes rafales de vent. Après avoir passé le hameau du Martinet, à l’abri sous un arbre, j’aperçois Christophe circonspect. Il a bien essayé une portion boueuse du GR qui surplombe la départementale en la longeant mais, revenu sur l’asphalte, il contemple le sentier transformé en torrent qu’il doit emprunter. Mon arrivée finit par le convaincre et il décide de terminer son périple par la route.

Il faut savoir s’adapter aux circonstances exceptionnelles de cet “épisode cévenol“ et faire preuve d’humilité face à une nature en colère. En courbant l’échine, en avançant difficilement dans les bourrasques, nous terminons notre voyage à pied, satisfaits. Il est, tout juste, 13h quand nous atteignons la Mairie de Saint-Jean-du-Gard.

Cassagnas – Les Passadoires

Un brouillard opaque entoure le Mimentois (www.lemimentois.fr), chambre d’hôte où nous avons été particulièrement bien reçus. C’est mon unique coup de cœur du chemin, accueil sympa, chambres parfaitement bien étudiées et réalisées, wifi simple d’accès, repas et petit-déjeuner généreux. Un conseil, organisez votre parcours pour y faire halte. Autant faire travailler les hôtes sympas qui savent accueillir leurs clients.

En compagnie de Christophe, un géant suisse débonnaire, le p’tit déj traîne en longueur. Il pleut déjà et le brouillard n’incite pas à lever le camp. Il est 9h30 (Christophe est déjà parti) quand nous mettons en route.

Comme cela fait des mois que je n’ai pas vu mon pote Serge qui est venu s’essayer au voyage à pied, nous avançons tranquilles en papotant sous nos ponchos. Aux intersections, quand nous doutons de la direction à suivre, tels de vieux sioux, nous recherchons dans la boue les empreintes imposantes de Christophe. Et ça marche !…


Quelques photos plus loin, nous franchissons le Col de la pierre plantée, puis redescendons vers Saint-Germain-de-Calberte. Il est autour de 14h quand nous décidons de marquer une pause pour avaler les sandwiches que nous a gentiment préparés la Mimentoise. Délicieux.

Comme il n’a pas cessé de pleuvoir, nous nous sommes installés à l’abri, sur la terrasse du Recantou, un gîte-restaurant fermé pour quelques jours. Nous aurions préféré le trouver ouvert, mais c’est encore une fois la faute à pas de chance… Cela ne fait pas 5 minutes que nous sommes installés que le patron, agressif, tente de nous déloger en nous indiquant, plus bas, sur une place, des bancs publics. Nous ne bougeons pas et continuons nos casse-croûte en silence, sidérés. Comment un professionnel qui réalise la plus grande partie de son chiffre annuel avec les marcheurs peut-il se montrer aussi peu convivial avec deux d’entre eux, réfugiés sur sa terrasse, un jour de fermeture? C’est schizophrénique !… Autre conseil, évitez le Recantou !… Si l’accueil vous semble sympathique, méfiance, ce n’est sans doute qu’un fragile vernis.

Il est 16h30 quand nous atteignons la ferme-gîte des Passadoires, reconnue pour ses fromages de chèvres. Ce soir, je sens que je vais me régaler.

Dixième et dernière étape, Jeudi 3 novembre, Les Passadoires – Saint-Jean-du-Gard,16km

Avis de tempête

La météo peut se tromper (elle est coutumière du fait) mais les prévisions pour les trois dernières journées de ce chemin sont pourries. En fait, le temps sera plutôt beau partout, sauf au-dessus de nos têtes. Pluies aujourd’hui, orageuses et fortes demain et vendredi. Et quand on sait ce que veut dire pluie forte dans les Cévennes, on peut s’attendre à se faire rincer copieusement. Mais ça fait partie du jeu… Et, qui sait, peut-être aurai-je encore quelques beaux sous-bois mouillés à vous proposer?…

Serge, ami de longue date et toujours intéressé par de nouvelles expériences, a choisi de m’accompagner jusqu’à Saint-Jean-du-Gard. Pour un coup d’essai, cela risque d’être un coup dans l’eau. Mais cela ne lui fait pas peur, il vit depuis bientôt dix ans sur un voilier en Méditerranée et les conditions difficiles, il connaît.

Le Pont-de-Montvert – Cassagnas

La pénurie d’hébergement continue de m’agacer et je décide de “shunter“ la boucle de Florac par mesure de rétorsion. C’est ma façon à moi de protester et de faire la grève du chemin…
Arrivé au col de la Planette, je descendrai direct sur Cassagnas par le GR72.

Pas un mètre de chemin plat pour s’échauffer, l’ascension du plateau de l’Hermet commence devant l’auberge des Cévennes où j’ai passé la nuit. Plus je progresse dans la pente et plus le brouillard s’épaissit. Au sommet, je devine une lande trouée de blocs de granit et peuplée de vaches paisibles.

Dans cette ambiance cotonneuse, lavé de ses rares éléments de modernité, le chemin retrouve son caractère ancestral. Je me retrouve projeté sur un chemin médiéval, dans un silence pesant.

Après ce faux plat, commence une nouvelle descente dans l’ambiance colorée des forêts de hêtres, jusqu’au pont qui enjambe le Martinet. Ce n’est qu’ensuite que débute l’ascension du col de la Planette. Ici, pas de lacets, les pistes sont forestières, abruptes et droites, elles vont au plus court.

Une fois atteint le sommet, une erreur de lecture du topoguide m’envoie sur une fausse piste. La pluie est venue accompagner le brouillard et il ne fait pas bien chaud. La lumière est glauque, l’ondée devient averse et, sans visibilité, je me suis perdu. Un réservoir situé en bordure du chemin me permet de me repérer sur la carte. Ça y est, je sais où je suis!… Je reprends ma route sur des pistes défoncées par des hordes de sangliers. Je touche, enfin, au but après 6 heures d’effort, trempé mais heureux, je me suis explosé la rétine de plaisir.
Jugez plutôt…






Pour répondre à plusieurs d’entre-vous, je travaille, sur ce voyage, exclusivement au Fuji X100.

Quelques centaines de mètres avant d’atteindre Cassagnas, je croise mon premier châtaigner, majestueux, planté sur le bord du chemin comme pour m’accueillir sur son territoire. Je suis bien en Cévennes, pays de la castagne, des Camisards et des reboussiers.

Neuvième étape, Mercredi 2 novembre, Cassagnas – Les Passadoires,19km

Station du Mont Lozère – Le Pont-de-Montvert

À mon réveil, de longues écharpes de brumes parcourent le Mont Lozère. La lumière change très vite et il faut être réactif pour en saisir tous les effets sur le paysage.

L’étape débute par une rampe qui emprunte les pistes de la station avant de se poursuivre dans des drailles.

Un panneau déconseille aux randonneurs de se rendre au sommet par temps de brouillard, comme c’est le cas, j’entame aussitôt la descente vers le Pont-de-Monvert.


La lumière est crépusculaire et les chaos de blocs de granit gris qui dévalent les pentes sont teintés de bleu.

Plus bas, je traverse une exploitation forestière entre des murailles de troncs d’arbres empilés, impressionnant.

Juste avant le hameau de Finiels, alors que je suis pratiquement à l’arrêt, un “clac“ presque sonore me transperce le mollet gauche.

J’espère que ce n’est qu’une petite déchirure. Je continue en boitillant, un peu inquiet, mais la douleur (bien que persistante) s’atténue.

Le chemin, agréable car la pente est douce, s’insinue entre de gros blocs de granit affleurant.

Puis les petits bois de hêtres refont leur apparition.

Encore plus bas, je m’offre le portrait d’une demoiselle bien encornée. Mheuuurci la vache !…

Juste quelques mots pour apporter une explication à ceux qui s’étonnent que j’aime voyager à pied tout en détestant la randonnée. Je crois avoir enfin compris ce qui me motive dans un cas et ne m’attire pas dans l’autre. La randonnée, c’est comme lire un roman policier dont on connaît le coupable (on sait qu’en fin de journée, on retrouvera son véhicule sur le parking d’altitude pour retourner chez soi). Avec le voyage à pied, on se lance dans une véritable aventure dont on ne connaît rien, comme dans une première lecture de thriller. C’est cette envie de découvrir ce que cache le prochain virage qui, personnellement, m’a donné le goût des grands chemins. Si je n’avais la curiosité comme moteur, s’il n’y avait pas toutes ces inconnues à révéler, me connaissant, je resterais chez moi…

Huitième étape, Mardi 1er novembre, Le Pont-de-Montvert – Cassagnas, 19km

La Trappe de Notre-Dame-des-Neiges – Station du Mont Lozère

Quand je quitte La Trappe, une auto s’éloigne feux allumés, il est 7h45. Quand j’entre dans la station de ski du Mont Lozère, il est 18h00 et les autos roulent déjà en phares.

Ce soir, après 37km de marche, je suis crevé. Heureusement, demain l’étape s’apparente à une journée de repos (13km). Puis ce ne sera qu’un enchaînement de serres (collines) et de valats (vallons) cévenols, pendant 4 jours, jusqu’à Alès.
Je pense que le plus dur est derrière moi. Mais aujourd’hui restera, dans mon souvenir, comme une étape épique.

D’abord une descente de 3km jusqu’à Labastide-Puylaurent où je peux constater les nombreuses offres d’hébergement qui m’ont toutes claqué la porte au nez. Le soleil est enfin présent et nettoie le paysage de ses brumes.

J’enchaîne ensuite avec la remontée de la vallée de l’Allier, étroit ruisseau, jusqu’à Mirandol et son viaduc ferroviaire. Enfin, cap sur la montagne du Goulet dont l’ascension me fait passer de 1100m à 1477m, sous le soleil et à travers d’extraordinaires bois de hêtres.

Tout prés de la source du Lot, je marque une pause pour avaler un sandwich et une banane avant d’entamer une longue et douce descente qui me ramène à 1069m, au Bleymard.

Il me faut alors prendre une décision et j’hésite. Dois-je appeler l’hôtelier du Mont Lozère qui m’a proposé de venir me récupérer afin de m’éviter la dernière ascension de 6km ? Non, comme je ne me sens pas trop mal, qu’il n’est que 16h30, je décide de me lancer sur le goudron de la D20 plutôt que sur le GR. Si, plus haut, je ne me sentais pas bien, je pourrais toujours l’appeler à la rescousse.

Je n’ai pas fait 3km que la fatigue me rattrape, pas de chance, mon téléphone n’est plus couvert et ne me permet plus de lancer mon S.O.S. Dur, dur, à hauteur du hameau de Malavieille, il est mal le vieux et il ne sait pas comment il va pouvoir terminer. Je décide de diriger mes pensées vers mon pote Manu, qui vit des moments difficiles. Du coup, je relativise ce qui m’est imposé et je m’en sors tant bien que mal.

Septième étape, Lundi 31 octobre, Station du Mont Lozère – Le Pont-De-Montvert, 13km

Chaudeyrac – La Trappe de Notre-Dame-des-Neiges

Que dire de cette cinquième étape ?
Pas de vent, pas de pluie, temps couvert mais température agréable, voilà l’essentiel résumé.
Pour le reste, toujours de très beaux chemins, mais toujours personne pour t’accompagner ou pour t’accueillir.

Pas un bar pour faire une pause et prendre un petit café ou un sandwich. Rien… Et c’est donc, sans un véritable arrêt, en 7h45 que j’ai parcouru les 29km de sous bois (très peu d’asphalte). Les genoux grincent un peu, mais c’est encore jouable. Il faut qu’ils tiennent encore 3 jours (ascension et descente du Mont Lozère), jusqu’à Florac.

L’anecdote du jour se résume en une erreur de lecture de carte. Pour rejoindre l’abbaye de Notre-Dame-des-Neiges, le topoguide propose d’emprunter une piste vers l’Est, non balisée, dès la sortie du hameau de Rogleton. Mais c’est à la sortie du hameau précédent (Laveyrune), juste après l’Espoir abandonné que je me suis engagé sur une piste tirant vers l’Est. Mais en fin de compte, l’erreur me fut profitable, le parcours emprunté (plus court) m’offrant des décors hollywoodiens.

Parfaitement bien reçu par l’un des Frères Trappistes, je rédige mon feuillet depuis une cellule confortable. Encore merci à cette communauté d’avoir accepté de me loger puisque entre Langogne et Le Pont-de-Monvert (82km), je n’ai trouvé qu’un hôtel (Chaudeyrac, détour de 6km hors chemin), la Trappe et une possibilité pour demain sur les pentes du mont Lozère.

Du coup, après 29km aujourd’hui, je dois enchaîner par 37km demain. Deux étapes qui auraient pu en faire trois. Heureusement, le patron de l’hôtel “Le refuge“ (station du mont Lozère) m’a gentiment proposé de descendre me chercher en voiture si je rencontrais des difficultés pour finir ce marathon. Cette attitude est si rare qu’elle mérite d’être soulignée.

Alors, pourquoi existe-t-il autant de difficultés pour se loger sur le Stevenson alors que ce n’est jamais le cas sur le Compostelle?
Tout simplement parce que (en direction de Santiago) les communes ont créé des gîtes communaux ouverts toute l’année, alors que sur le chemin de Stevenson, les hébergements sont quasiment tous privés. Et comme tout bon entrepreneur (formé aux subtilités de l’économie libérale) ne travaille que lorsque cela en vaut vraiment la peine, les chambres d’hôtes sont ouvertes d’avril à mi-octobre (y compris celles qui assurent dans les guides vous accepter jusqu’à la mi-novembre). Donc, pour que le chemin de Stevenson soit rendu aux marcheurs, une seule solution, répartir une dizaine de gîtes communaux sur la totalité du parcours. Mais si le maire est, en plus, propriétaire d’une structure d’accueil, à mon avis, ça ne devrait pas le faire…

En résumé et pour conclure, si vous acceptez de vous faire traire par des “professionnels“ de l’accueil (les prestations sont souvent équivalentes à celles d’un 2 étoiles) entre mai et septembre, période d’ouverture qu’ils ont choisie en fonction de leurs seuls intérêts, suivez les ânes. Si vous préférez marcher quand bon vous semble, plus en accord avec une certaine philosophie du voyage à pied, rejoignez Compostelle, les voies sont multiples.

Sixième étape, Dimanche 30 octobre, La Trappe de Notre-Dame-des-Neiges – Station du Mont Lozère, 37km